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Comment écrire une cérémonie laïque : s'inspirer sans copier

Dernière mise à jour : 4 sept. 2020

Taper : « Trame cérémonie laïque mariage » sur Google… fausse bonne idée ?



Vous êtes parfois étonné(e)s quand je vous précise, lors de notre première rencontre, que nous n’entrerons pas dans les détails de l’écriture de votre cérémonie laïque avant… les six mois précédents le grand jour.


La principale raison pour laquelle j’estime qu’il est important de se donner du temps est toute simple : vous allez (beaucoup) changer en préparant votre mariage.


Durant un an et demi ou deux ans de préparatifs, vos goûts et vos envies esthétiques vont s’affiner, mais surtout, vous allez redéfinir et affirmer ce qui est réellement important pour vous : l’ambiance, vos valeurs, et ce que vous voulez partager avec vos invités.


Ainsi, si on s’y prenait trop tôt, il y aurait certainement une grande quantité de choses à modifier, à réécrire, à réinventer… de la même manière que vous vous serez réinventés : alors, autant partir directement dans la bonne direction !


Toutefois, pendant ce laps de temps, il y a une recommandation que je vous fais systématiquement : ne cherchez pas trop « d’exemples » de cérémonie sur internet.


J’insiste sur ce point car en réalité, même si vous faites appel à un officiant, je me doute que vous ne pourrez pas vous empêcher de taper : « Comment organiser une cérémonie laïque de mariage » (ou une formule similaire) dans votre moteur de recherche favori.


De même que vous taperez probablement « choisir un rituel de cérémonie laïque » … Et c’est à mon avis une fausse bonne idée !


En effet, on choisit généralement la cérémonie laïque pour la liberté de personnalisation qu’elle permet, pour se libérer des codes institutionnels et/ou religieux, parce qu’on a une histoire particulière qui mérite une forme particulière pour être racontée…


Alors pourquoi chercher un tuto, une recette ?


En réalité, c’est un réflexe humain : on est souvent perdu devant un trop vaste champ de possibles, et on est bien vite tenté de chercher la réassurance du côté des codes.


Se référer aux « codes » de la cérémonie laïque comporte en effet un intérêt principal qui mérite d’être souligné (car oui, comme pour tout, de grandes tendances se dégagent et ce n’est pas pour rien).


Mais cela comporte aussi, à mes yeux, certains risques


L’intérêt principal : structurer


Lire les retours d’expérience des couples qui sont passés par là, ainsi que les conseils des professionnels, peut vous permettre d’y voir plus clair sur un plan technique.


Il y a deux principes récurrents avec lesquels je suis en accord et que vous pouvez, à mon avis, garder en tête.


(c) The Willinghams Photography


  • les notions de durée et le rythme (pour capter et maintenir l’attention)


Les dernières études montrent que l’attention soutenue (c’est-à-dire la capacité à maintenir son attention sur une longue période de temps) décline à partir de 10 à 20 minutes.


C’est pour ça qu’on conseille en général une durée maximale de cérémonie de 45 minutes.


Cela peut vous paraître long ou court en fonction de votre perception du temps ; d’expérience, c’est un bon compromis pour respecter la limite attentionnelle des personnes.


Pour relancer l’attention, jouer sur le rythme est d’ailleurs primordial : une enquête de 2017 démontre que la capacité d’attention est plus longue, jusqu’à 29 minutes, « dans les situations impliquant un côté humoristique ».


C’est pour cette raison que la plupart des « trames-types » de cérémonies laïques vous suggèrent d’alterner le ton (humoristique, émouvant…) et les types d’intervention (discours, musique…) : c’est là encore, à mon avis, une bonne idée.

  • le principe d’une trame (pour garder le cap)


Certes, vous voulez laisser une place à la spontanéité, mais partir en totale improvisation est vraiment, VRAIMENT un pari (trop) risqué à cause de la charge émotive élevée de la situation.


C’est pour cela qu’il faut qu’au moins une personne (l’officiant) ait une idée du cap à tenir.


Connaître à minima la nature, la quantité et l’ordre des interventions, même si elles peuvent ne pas être écrites et comporter une part d’improvisation, est indispensable pour cadrer le déroulement et que chacun puisse profiter au maximum de l’émotion de l’instant.


Les deux principaux risques du copier-coller

  • brider sa créativité / son imagination


Le concept de la cérémonie laïque venant des USA, les exemples qu’on en a dans la plupart des images d’inspiration de Pinterest ou dans les œuvres de la pop-culture en viennent également !


Or les cultures françaises et américaines sont très différentes, et tous les codes « classiques » ne sont pas forcément adaptés à une version française…


Cependant, incidemment, à force de lire encore et encore des trames types construites sur le même modèle, vous risquez de finir par croire qu’il y a des « indispensables » !


En réalité, faut-il absolument un mot d’accueil, des discours, de la musique, des « rituels »… ?


L’ordre dans lequel on présente les interventions est-il immuable ?


La disposition avec une allée, une arche, des rangées de chaises ou de bancs… est-elle la seule option ?


A partir d’exemples concrets, il semble plus facile de se projeter…


Mais il devient souvent beaucoup plus difficile de se mettre à penser « en dehors du cadre », d’innover, de revisiter justement les classiques.


(c) Stephen Liberge

  • passer à côté du sens


Proposer une cérémonie hors des codes n’est pas un but en soi.


Si vous avez le sentiment de vous reconnaître à 100% dans une trame-type trouvée sur Internet, rien ne vous empêche de l’adopter !


Cependant, prenez d’abord le temps de vérifier qu’elle fasse vraiment et profondément sens pour vous.


Votre cérémonie laïque peut tout à fait « ressembler » à une autre, mais les symboles employés revêtir des sens radicalement différents.


Par exemple, certains codes comme celui de « conduire la mariée à l’autel » (ou dans la version laïque, à l’arche) sont directement empruntés à la religion et peuvent ne pas vous correspondre si vous êtes profondément athées ; ce serait dommage de les adopter sans y penser, uniquement parce que vous les avez vus partout…


Cela dit, pour reprendre cet exemple, l’accompagnement de la mariée par un proche peut tout à fait porter pour vous un sens différent, en étant un peu ou beaucoup adapté !


Une cérémonie laïque a toujours deux facettes indissociables : ce qu’on montre (et voit) « à l’extérieur », et ce qu’on vit (et ressent) « à l’intérieur ».


En fait, on pourrait même parler d’un troisième aspect : les symboles cachés (par exemple, porter la photo d’un être cher dans la doublure de sa veste pour le garder près de son cœur…) : ceux-là n’apparaissent que rarement (voire jamais) dans les images d’inspiration et pourraient se faire malencontreusement oublier…


Ce serait dommage, car ces symboles cachés apportent une vraie profondeur à la cérémonie !


Se baser sur des images et des récits permet de déterminer ce qu’on trouve « beau » ou « original », mais difficilement de comprendre le sens profond d’un rituel, d’un geste, d’une scénographie...


Pour trouver ce sens, il est important d’aller au-delà des articles de conseils et d’exemples et de vivre des temps de pure humanité : dialoguer, communiquer, écouter !



Pour construire le sens et trouver les propres codes de votre cérémonie, parlez en couple de votre histoire, de vos convictions, de votre sensibilité, de vos rêves, de vos projets, de vos valeurs, du message de votre cérémonie, du degré d’implication de vos proches…


Et parlez-en aussi à l’un des principaux acteurs de la cérémonie : votre officiant.


L’officiant qui vous convient, professionnel ou non, est celui avec qui vous vous sentez à l’aise, qui prend le temps d’aller à votre rencontre avec bienveillance, et fait preuve de créativité pour proposer, adapter, détourner et créer les « codes » spécifiques à votre couple, à son histoire, et à ses valeurs.


C’est une vraie relation : vous êtes les acteurs de votre histoire, l’officiant a le recul nécessaire pour trouver la façon de la raconter.


Etre accompagné(e)s par un officiant professionnel :


Un officiant professionnel n’est justement, pas quelqu’un qui « en a fait tellement qu’il connaît la recette par cœur », mais quelqu’un qui a constaté au contraire la diversité des couples et sait garder un esprit aiguisé sur la question.

Accompagner des couples dans l’écriture et la conception de leur cérémonie laïque est l’une des dimensions de mon métier qui me fait le plus vibrer, jusqu’à la consécration : l’office !

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