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Photo du rédacteurCamille

Réflexion confinée, Ep. 2 - Le temps d'apprendre

Dernière mise à jour : 4 sept. 2020

(être créative en ne cherchant pas l'inspiration)



En acceptant bon gré, mal gré, les circonstances particulières de ces deux premières semaines confinées, j'ai finalement réussi à ralentir la cadence de mon quotidien.


Je prends plaisir à le faire.


En gardant néanmoins à l'esprit le sens de ce qui se passe actuellement, j'ai en effet fini par éprouver une certaine gratitude pour ce temps qui m'est enfin donné de vivre les choses au rythme qui me convient, de réécrire le quotidien à mon avantage.


Je sais que tous n'ont pas cette chance : soignants, travailleurs des secteurs prioritaires... ont vécu et appréhendent encore de nombreux jours difficiles, anxiogènes, dans des conditions insuffisamment sécurisantes. Certains d'entre nous vivent des situations personnelles, sociales, économiques, compliquées - ou s'inquiètent pour ceux de leur entourage qui traversent de telles situations.


En tant qu'entrepreneure, citadine, une simple connexion internet et un ordinateur m'ont suffi ces dernières semaines à garder le contact à distance avec mes clients et mes partenaires. Assignée à mon bureau, j'ai aussi géré tout cet administratif en retard, pris de nouveaux contacts avec des personnes qui m'inspiraient depuis longtemps... Quand je l'ai souhaité, j'ai pu prendre du temps pour moi, pour ma famille, pour mon intérieur.


Dans le calme, je me suis attaquée à ce qui était déjà urgent avant le confinement, et aussi à ce qu'on remet toujours à plus tard, à tous ces chantiers qui ne trouvent jamais l'occasion, dans le vacarme de la routine, de devenir prioritaires.


(Pour tout vous dire, j'ai même réussi à considérer le week-end comme une vraie pause, en profitant des dimanches, pour m'attaquer à ce fameux grand tri qu'on remet toujours à plus tard ; celui des papiers obsolètes, des médicaments périmés, des ustensiles de cuisine cassés, et de ce qui traîne depuis des années dans les tiroirs du meuble de l'entrée.)


Et puis la troisième semaine a commencé.


En regardant ma to-do list, bien épurée au terme de ces deux étranges premières semaines, j'ai marqué un temps d'arrêt [un peu comme il y a deux semaines quand je me suis aperçue que je n'avais pas pris autant de notes que d'habitude].


Ce jour-là, le premier jour de cette troisième semaine, ma to-do list n'était pas tout à fait vide, non. Je n'avais pas exactement plus rien à faire, loin de là.


En réalité, il restait bien une catégorie de "choses" que j'avais soigneusement (plus ou moins consciemment) laissé de côté...


Celle des projets à dimension créative.




***


Peur de se lancer ?


Vous l'avez peut-être remarqué, la plupart d'entre nous a cette tendance presque naturelle à repousser indéfiniment les projets créatifs, en prétextant attendre le "bon" moment pour s'y mettre.


Pour ma part, je suis habituée à "être créative", puisque cette dimension fait partie de mon métier.


Je sais désormais que ces histoires de "bon moment" ou de manque de temps ne sont que des excuses liées à la peur de l'inconnu, et à la peur d'échouer.


Fabriquer ses faire-part, concevoir sa décoration, dessiner la robe de mariée de nos rêves…


Dès qu’il s’agit de dépasser le stade du rêve et de s’y mettre, nombre de gens se trouvent bloqués.



Pour ma part, ce n’est pas que je ne suis plus du tout concernée par cette "angoisse de la page blanche" ; simplement, je l'ai apprivoisée et je sais passer au-dessus car je sais d'expérience que même si c'est désagréable, d'une façon ou d'une autre, la seule façon d'y arriver est d'y aller.


Que ce soit pour des clients ou qu'il s'agisse d'une formation, d'un projet de shooting photo, de podcast, ou d'article de blog, à force, je sais qu'il y a un fossé normal et inévitable entre ce qu’on imagine et ce qui se réalise.


J’accepte que le projet final ne ressemble souvent que très peu au projet initial, et que justement, c'est en cela que c’est toujours une expérience géniale ; parce qu'elle échappe en partie à notre contrôle pour dépasser notre imagination.


Alors je me suis demandée pourquoi j'avais encore eu ce réflexe d'attendre jusqu'à n'avoir plus d'excuse valable au lieu justement de m'y mettre tout de suite, dès le départ, quand j'ai compris que j'allais disposer pour un certain moment d'un emploi du temps malléable.


Je crois que j'ai trouvé l'explication, et j'aimerais la partager ici avec vous.


***


Peur d’être coincé(e) ?


En réalité, je n'avais pas peur de me lancer.


En cette période particulière, j'avais peur que ma méthode ne fonctionne pas comme d'habitude... et de ne pas avoir d’échappatoire pour me renouveler en cas de panne.


Car, comme j'appartiens à ma génération, j'ai généralement la même idée lumineuse que la plupart d'entre nous quand je dois stimuler mon imagination : je cherche en priorité l'inspiration sur Internet.


Inspiration

Je peux ainsi passer des heures et des heures à la recherche active de ce qui me fera vibrer, de ce qui fera sens pour moi et pour les personnes qui me font confiance.


"Chercher" est un verbe d'action, qui signifie "étudier", "scruter".


Quand je suis en recherche, je procède donc activement : je ne regarde pas simplement de belles images, je les détaille, je cherche à comprendre comment elles fonctionnent, ce qui fait leur force, leurs éléments marquants. Je place toute ma volonté et mon énergie dans cette action d'analyse - oui, même si je suis immobile à mon bureau en train de parcourir Pinterest ou Instagram, je suis bel et bien en pleine action.


(J'en profite au passage pour adresser toute ma reconnaissance à mon conjoint qui comprend parfaitement que, oui, quand je suis absorbée par mon téléphone le soir dans le canapé, en fait, je travaille, et qui ne me fait pas de remarque désobligeante là-dessus.)


C'est une attitude à la fois méthodique et sensible. Et vous l'avez sûrement compris si vous avez déjà lu quelques-uns de mes articles et/ou fait appel à moi ; la part méthodique de ma personnalité est, je pense, aussi grande que la part de sensibilité.


C'est d'ailleurs ce qui fait que je me sens totalement dans mon élément dans l'accompagnement des couples et des familles vers les moments fondateurs de leurs vies : j'y trouve un équilibre entre ma passion (un peu louche) pour les tableurs Excel et les listes, et les superbes émotions que je partage avec eux !


Mais, malgré tout le temps investi à la recherche de cette fameuse inspiration, il arrive que je ne trouve ni exactement, ni même approximativement, quelque-chose qui me convienne.


Rien qui résonne en moi, rien qui m'inspire, rien qui me ressemble ni qui me fasse avancer dans le projet qui m'intéresse.


Alors, dans ces moments-là, je sais qu'il faut simplement laisser infuser l'idée en me changeant les idées, en allant faire autre chose.



Et je pense que c'est cela, en réalité, qui m'a fait peur dans les circonstances actuelles.


L'impossibilité d'aller faire autre chose, de me ressourcer.


La croyance qu'en restant enfermée je ne pourrai pas vivre suffisamment d'expériences différentes qui me permettraient de "renouveler l'air" de ma pensée pour sortir de l'impasse créative !


Et dans ce cas de figure, disposer de temps semble ne rien changer à l’affaire : que je traîne quatre heures, ou douze, ou vingt-quatre sur Internet, si rien ne vient… Comment se renouveler ?


Où aller chercher l'inspiration ailleurs que sur Internet, si cette immense fenêtre ouverte sur le monde s'avère ne donner que sur une impasse, et que notre espace de vie est réduit ?


Comment changer d'approche ?


Heureusement, il y a une solution...


***


Affronter les limites…


De mon point de vue, si le temps et l'espace dont vous disposez sont contraints, la seule autre chose que vous pouvez éventuellement changer, c'est votre attitude.


C’est ce que j’ai fait.



Au lieu de m’obstiner dans la recherche active sur Internet, qui ne peut être menée pendant des jours et des jours d'affilée sans rendre qui que ce soit complètement fou, j’ai reconsidéré mes options et mes possibilités dans un univers confiné.


Les choses qui sont autour de moi, qui m’entourent et m’accompagnent au quotidien, je les ai (presque) toutes choisies à un moment parce qu’elles me correspondaient.


Elles sont là, je crois les connaître par cœur ; mais en vérité, je les connais mal.

J’ai arrêté de les remarquer, voire, je les ai oubliées.


Dans un quotidien normal, je n’accorde pas de temps à l’observation de cet environnement direct et ordinaire, d’autant moins dans un monde où tout est fait pour m’impacter directement et de façon ciblée : en effet, mots-clés, référencement... Rien ne vient à moi de façon "passive" depuis Internet.


Alors, puisque je ne pouvais pas aller à l’extérieur, au loin, j’ai décidé de laisser revenir à moi l’immédiat, le proximal.


Car quand on ne trouve pas (ou qu’on ne peut aller trouver) l'inspiration de manière active, on peut considérer l’autre option, qui est de la laisser venir.


Et je vous promets que, même si on est moins habitué(e), c’est tout aussi efficace pour être créatif.


***


… et ouvrir l'horizon mental !


Laisser venir l'inspiration, au fond, est un peu comme de la méditation.


Ceux qui se définissent comme actifs, déterminés et productifs pensent bien souvent, au premier abord, que la méditation n'est vraiment pas pour eux.


Faire le vide dans un esprit qui pense sans arrêt, dans un cerveau en constante surchauffe ? Impossible !


Mais en réalité, la méditation (encore qu’il existe plusieurs méthodes) ce n’est pas faire le vide ; c’est redécouvrir le plein.


C’est presque l’inverse de ce qu’on pense.


C’est se connecter à ce qui est déjà là.


Cela demande d’opérer un changement d’état d’esprit : au lieu d’étudier, chercher, scruter comme on en a l’habitude, il faut observer sans jugement, aussi longtemps que la chose (ou la pensée) le nécessite, pour la remarquer véritablement à nouveau.


Dans cette optique, on peut revenir à l'essentiel et se rendre compte parce qu'on lui a en quelque sorte « laissé le temps d’exister", de tout son potentiel (bien souvent extraordinaire – ou moins ordinaire qu’on le pensait).


Par exemple, on pourra ainsi remarquer par hasard les reflets originaux au fond d’une tasse


Noter la façon dont le soleil découpe le feuillage d’une plante comme une dentelle


Découvrir pour la première fois des motifs inédits formés au sol par les ombres de nos meubles frappés par la lueur d’une lampe…


L’étape suivante sera de revenir au contrôle, en interagissant, projetant, imaginant comment modifier ou réutiliser ce qu’on a saisi.


Ces reflets pourront nous inspirer le code couleur de notre décoration.


Cette découpe de feuillage pourra inspirer la dentelle de notre robe.


Ces motifs pourront être repris sur nos faire-part



Mais autant que possible, je recommande quand même de prolonger l’accueil de ce qui vient ; s'en imprégner durablement est la meilleure façon de saisir durablement et d’orienter véritablement sa créativité dans une direction nouvelle.


C’est l’inverse de la sophistication, de la complication ; c’est le retour à l’essentiel.


Comme si la réinvention perpétuelle en passait indéfiniment par le retour aux sources.


« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », comme disait le scientifique.


Pour finir, je crois qu’on ne crée jamais rien vraiment de toute pièce ; et qu’au lieu de chercher cela, il est aussi efficace de redécouvrir vraiment, profondément, l’essence des choses pour les réinventer.


En fait, il s’agit la plupart du temps d’envisager le monde sous un nouvel angle pour se rendre compte de sa géométrie, et avoir l’impression de changer de dimension.


C’est ainsi qu’un horizon a priori réduit montrera toutes ses ouvertures secrètes, et qu’on pourra éventuellement dépasser les limites de sa créativité… momentanément cloîtrée.


Si vous essayez cette technique, n’hésitez pas à me faire part de vos découvertes en commentaire !

Et si vous avez envie de célébrer un moment de vie de façon innovante, créative et pleine de sens, contactez-moi pour imaginer ensemble un projet sur-mesure… qui vous surprendra vous-mêmes !

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