Un mariage « de rêve »… oui, mais le rêve de qui ?
Chaque fois que vous évoquez vos préparatifs, les avis (non-sollicités) des uns et des autres ne manquent pas de fuser : thème de décoration, menu du repas, type de cérémonie… tout y passe.
Vos amis récemment mariés sont intarissables sur leur journée (trop heureux d’avoir une occasion de la revivre !) et la comparent par anticipation à la vôtre ;
Des membres de la famille ne manquent pas de froncer les sourcils à certaines de vos idées un peu originales, avant de rappeler ce qui fait « normalement » un mariage réussi…
Sous le prétexte bienveillant de vous aider à organiser le grand jour, vos parents ou beaux-parents prennent une place un peu (trop) grande dans vos préparatifs et vous sentez petit à petit leur influence grandir sur de nombreux aspects de la fête…
Bref, au bout d’un moment, vous avez envie de clamer haut et fort : « C’est moi qui décide ! »
Et vous avez bien raison !
Mais en pratique, comment assumer ses VRAIES envies dans ce tourbillon d’influences, parfois pétries de bonnes intentions mais néanmoins envahissantes ?
Pourquoi ont-ils tant de mal à s’empêcher d’intervenir ?
Quelle place pour la discussion, l’échange, le compromis… et sous quelles conditions ?
Et quand la question de l'argent s'en mêle ?
Dans cet article, on décrypte ce qui se passe pour vous, pour vos proches et surtout, on voit comment reprendre le pouvoir sur ce qui vous appartient : vos préparatifs de jour-J.
Bonne lecture !
La construction d’un « idéal personnel »… pas si personnel que cela
Dès le début de vos préparatifs, vous avez certainement eu en tête des images « idéales » de ce que serait votre mariage.
Cependant, il n’est à mon avis pas inutile de prendre un vrai temps pour analyser ces images et vous poser la question de ce qu’est vraiment pour vous la définition du mariage « de rêve », et de ce qui vous appartient ou non.
Car, si votre définition du « mariage idéal » est bien sûre personnelle, elle dépend néanmoins de deux principaux facteurs extérieurs : votre environnement culturel au sens large (la société dans laquelle vous vivez et ses codes) et votre histoire personnelle (structure familiale, origines…).
Les projections et les rêves de « jour-J idéal » se forment en général dès l’enfance via les codes culturels que contiennent les œuvres (films, livres…), et que diffusent les médias et les instances éducatives, voire religieuses si vous avez une appartenance.
Il existe donc, malgré les tendances et les modes changeantes, un certain imaginaire collectif culturel plutôt stable autour du mariage.
C'est inévitable, et ce n'est pas un mal en soi : les êtres humains vivent en société et se réfèrent forcément à ses codes !
En complément de cet imaginaire collectif, votre « idéal de mariage » (et plus généralement de vie de couple) est influencé par votre histoire personnelle et votre tradition familiale.
Si vous avez grandi entouré(e) de nombreux exemples de couples épanouis et que vous avez fêté les 60 ans de mariage de chacun de vos grands-parents, vos projections seront certainement bien différentes de ce qu’elles seraient si votre entourage proche était constitué principalement de personnes malheureuses en ménage, ou traumatisées par un divorce douloureux.
Heureusement, vous avez une marge de manœuvre : vous pouvez choisir de vous situer dans la lignée de cet héritage culturel et familial ou, au contraire, en rupture avec lui - en optant par exemple pour un mariage « alternatif » (en petit comité, engagé, d'hiver... bref, tout ce qui va à l'encontre de la « tradition »).
Ainsi, la première chose à faire lorsque le doute s’insinue dans vos choix est de prendre un peu de recul.
Qu’est-ce qui compte fondamentalement pour vous ?
Et bien sûr, quand je dis « vous », j’entends : « vous deux » ; car « chance », vous êtes deux à vous marier (grande nouvelle) ! Et en principe, avec le temps, votre « rêve personnel d’enfance » s’est nécessairement reconstruit à deux pour correspondre à votre couple.
Alors appuyez-vous sur cette construction mutuelle de votre « idéal » pour assumer sereinement vos choix chaque fois que nécessaire tout au long de vos préparatifs.
Car vos choix ne sont pas des « caprices personnels », c’est votre essence de couple et votre vision commune de l’avenir que vous faites passer ainsi.
Ceci non pas dans le but de vous « justifier » face à votre entourage, mais simplement pour augmenter votre confiance en vous-même : formaliser les raisons de ses choix rend plus sûr de soi et de son engagement.
Cela prend tout de suite un poids différent, et permet de renforcer votre assurance et vos convictions.
La meilleure façon de gérer les interférences pendant les préparatifs : les prévenir
Venons-en maintenant à la pratique : comment gérer concrètement les intrusions de vos proches dans vos préparatifs de mariage.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, à un événement censé célébrer simplement l’amour entre deux individus, on invitait du monde ?
C’est parce qu’en réalité, même si son objectif a bien sûr évolué au cours des siècles, le mariage (occidental) n’est pas un événement purement personnel mais reste aussi un événement social.
On en a parlé juste avant : le mariage, même s’il se veut désormais être un projet de couple, reste pétri de codes, mais aussi de projections, d’attentes et de fantasmes exacerbés d’ailleurs par tout le vocabulaire autour du mariage.
Une énorme pression transparaît dans la façon-même dont on le qualifie: « Le grand jour », « (Un des) plus beau(x) jour(s) de la vie… »… ces expressions parlent d’elles-mêmes.
Et ce qui est valable pour soi-même l’est donc aussi pour les autres, c’est-à-dire vos proches, qui ont projeté des attentes parfois très importantes sur « votre » jour-j.
Des parents peuvent avoir ainsi rêvé pendant 25, 35 ans voire 45 ans le mariage de leur enfant…
Même s’il est heureux de voir son enfant grandir et s’affirmer, il peut être difficile pour un parent ou une personne très proche de « renoncer » à ses propres attentes.
D’autres paramètres plus inconscients peuvent aussi interférer : le mariage de son enfant marque le temps qui passe, cela fait symboliquement changer le parent de génération alors qu’il ne se sent pas forcément prêt… Ou bien, même s’il adore son gendre ou sa belle-fille, il peut avoir le sentiment étrange qu’on lui « vole » son enfant…
S’immiscer un peu (beaucoup) dans les préparatifs peut ainsi être une façon de « reprendre le contrôle » dans cette étape bouleversante de la vie.
Or les émotions, l’investissement, les réactions des autres personnes par rapport à votre mariage ne font pas partie des choses que vous pouvez contrôler par votre simple volonté.
Le premier conseil qui vaille à mes yeux est donc le suivant : lâcher-prise.
Prenez le temps de vous rappeler les raisons pour lesquelles vous vous mariez, et par conséquent, la façon dont vous souhaitez le faire.
Mon second conseil est : préservez-vous.
C’est un moment fort que vous préparez et vous y passez tellement de temps que cela occupe tout votre esprit, alors bien sûr, vous êtes enthousiastes à l’idée de partager vos idées et vos avancées…
Mais tâchez de maîtriser autant que possible les informations que vous délivrez à votre entourage pour éviter justement les confusions entre vos attentes et les leurs.
Le foie gras alors que vous tendez vers le veganisme, la cérémonie religieuse alors que vous êtes non-croyants… Mais aussi la coupe de la robe, la coiffure, la couleur des dragées, tout – vraiment tout – peut y passer !
Aussi étonnant que cela puisse paraître, même dans des aspects a priori anecdotiques et aux endroits les plus incongrus, les tensions les plus fortes peuvent parfois se révéler.
N’hésitez pas à filtrer les informations et même, si vous sentez que ce ne sera pas possible d’avoir une écoute respectueuse de la part de vos proches impliqués dans les préparatifs, prenez de la distance.
Invitez simplement vos proches à profiter du jour-J… Selon ce que vous aurez décidé !
Du rêve à la réalité : des compromis équilibrés - et sans rapport de force ?
Certes on se marie pour soi et le principal est d’être à l’écoute de ses propres envies.
Mais heureusement, vos envies ne sont pas forcément incompatibles avec celles des personnes que vous conviez à partager son bonheur !
Faire le point peut permettre de trouver des solutions qui satisfassent tout le monde - vous, vos proches et vos invités !
Faire preuve de créativité, de souplesse, être à l’écoute et prioriser vous permettra certainement de réaliser vos rêves tout en laissant la place aux rêves de vos proches qui ne prennent pas « beaucoup » de place, sont simples à réaliser et ne représentent aucun réel sacrifice.
S’affirmer n’est pas forcément à envisager comme un rapport de force.
Je suis convaincue qu’il peut exister plus souvent qu’on ne croit des solutions où tout le monde sort gagnant.
Même si notre monde fonctionne beaucoup selon cette polarisation (parent-enfant, maître-élève…), je pense qu’il faut abandonner l’idée qu’il y a forcément un gagnant et un perdant, un qui cède et un qui domine… construire ensemble un compromis n’est pas un aveu de faiblesse mais au contraire une belle preuve d’écoute et de partage.
Vous n’avez pas envie de faire des photos de groupe, mais vos parents et grands-parents ne voient pas comment y couper ? Rendez la chose amusante en proposant cette séquence sous forme de jeu, de défi, ou sous une forme décalée (interdiction de se tenir en ligne de plus de trois personnes par exemple !)…
BONUS : La question de l’argent.
Même si vous les adorez, vous êtes mal à l’aise à l’idée que vos parents ou beaux-parents financent une partie de votre mariage car vous craignez qu’ils n’utilisent ce prétexte pour imposer leurs vues… ?
Les traditions sont différentes en fonction des familles : payer pour ses invités, offrir la robe de mariée…
Posez les bases dès le départ : ils financent parce que ça leur fait plaisir, et vous partagez ces préparatifs avec eux parce que cela vous fait également plaisir.
Si vous choisissez de leur laisser une marge de décision (dans le menu, le choix de la robe…), c’est parce que vous avez confiance en eux et surtout en votre relation ; vous savez qu’ils ne vous imposeraient rien qui vous mettrait mal à l’aise ou ne vous conviendrait pas !
Si la relation entre vous n’est pas équilibrée, alors oui, la dimension financière risque fort d’être une entrave à votre liberté de choix… il vous faudra redoubler d’efforts pour maintenir une communication claire et mutuellement respectueuse dans la recherche de compromis.
Et si le dialogue n’est pas possible, il y a rarement d'autre option que de refuser (poliment) leur participation.
Reste à vous faire entendre avec diplomatie...
Alors, avez-vous le sentiment que votre mariage "de rêve" vous appartient bien ? Est-ce vraiment vous qui prenez les décisions durant vos préparatifs ? Quelle place accorderez-vous au compromis pour le jour-J?
Lors du premier rendez-vous avec votre wedding-planner, n'hésitez pas à lui faire part de toutes vos envies - les vraies, des plus traditionnelles aux plus originales : se centrer sur votre demande, c'est la base de son travail. Elle gardera tous les détails en mémoire et saura vous soutenir dans ce sens tout au long de l'organisation... pour vous aider à vous concentrer sur le plaisir des préparatifs en restant imperméables aux intrusions de l'entourage !
Комментарии