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L'éthique, ça pique ? Trois pistes pour un mariage éthique

Dernière mise à jour : 4 sept. 2020

Lors des précédents articles de cette semaine thématique sur les #IdéesReçues autour de l’#Ecologie et de l’#Ethique (et des événements qui s’en revendiquent), il a beaucoup été question d’écologie (notamment ce que c’est réellement et comment éviter les principaux pièges), mais un peu moins d’éthique.


Or, ce n’est pas qu’il y ait moins à en dire, bien au contraire ! Ni que ce soit plus compliqué à mettre en pratique que les comportements écologiques. Je vous assure ! Simplement, j’avais un peu plus de mal à trouver le « bon » angle pour aborder l’éthique que pour l’écologie ; je craignais de tomber rapidement dans le cours magistral de philosophie, niveau terminale scientifique, chapitre : « Différence entre éthique et morale »… Ou pire, dans une litanie de critères éthiques aussi interminable que culpabilisante.


Mais pourquoi l’éthique me semblait-elle une question plus épineuse que l’écologie à aborder ? Pourquoi craignais-je de lasser, froisser ou effrayer mes lecteurs ? (Pourquoi ai-je eu tout simplement un peu moins de courage à ce sujet qu’à celui de l’écologie ?) Avec un peu de recul, je crois que j’ai bien quelques pistes de réponses…



« Responsable mais pas coupable ! »


J’ai l’impression qu’en matière d’événementiel, comme dans la vente de biens et de services en général, on craint un peu le mot : « éthique ». Comme s’il avait un pouvoir repoussant. Comme s’il dégageait des relents de vieille morale manichéenne, de « bien ou mal », de « les bons et les méchants ». Or, personne n’aime s’entendre insinuer qu’il n’appartient peut-être pas au bon camp… Et surtout pas les clients.


Alors, je remarque que les communicants habiles préfèrent généralement ne pas entrer dans les détails de ce qu’ils considèrent comme « éthique ». Et généralement, lui substituer le mot : « responsable » (voire « éco-responsable »), en prenant soin de ne pas préciser davantage vis-à-vis de quoi ou de qui. C’est vrai que c’est sympa, « responsable » ; ça sonne un peu comme « non-coupable ». Ça permet de se dire qu’on fait de son mieux, qu’on « prend ses responsabilités », qu’on « assume ses actes » (NB : si ces expressions vous semblent familières, ce n’est sûrement pas un hasard ; elles sortent également souvent de la bouche des politiciens de tout bord, car elles sont devenue des cartes « joker » en rhétorique).


L’important semble donc de rester dans le flou le plus artistique qui soit, pour que le client se sente valorisé en tant qu’adulte conscient et réfléchi, et surtout pas agressé dans ses valeurs ou ses comportements.


« L’éthique, c’est comme les valeurs, on n’a pas forcément les mêmes ! »


C’est vrai que quand on entre dans le détail, on peut avoir comme un petit malaise. Et si on regardait, à chaque fois, la liste des conditions de production des choses qu’on achète, on serait régulièrement pris de vertige. Car indirectement, quand on consomme, on devient responsable non seulement du « respect de l’environnement » mais aussi de beaucoup d’autres choses (auxquelles on n’a pas toujours très envie de penser) !


Alors, on ne va pas se mentir : si c’est déjà compliqué au quotidien, quand on organise un (grand ou petit) événement, on n’y pense pas en premier et on a tendance à se concentrer d’abord et avant tout sur la logistique, l’esthétique et le budget.

Pour se rassurer, se dédouaner, on se dit que, pour ce jour-là, quand même, on peut faire des exceptions. Des compromis.


Vraiment ? Pour ce jour-là ?


Ce jour précis où il va être certes question de fête, mais aussi d’émotion, de valeurs positives, d’amour ; ce jour-là, vous choisiriez d’ignorer volontairement les questions sociales, sanitaires, animales – bref, éthiques ?


Et si on contraire, vous preniez plutôt cela comme une occasion unique et merveilleuse d’être réellement en accord avec ce que vous souhaitez de mieux pour vous, pour vos proches et, même, pour le monde ?


Si ce jour-là était plutôt un jour exceptionnel dans tous les bons sens du terme (et donc exceptionnellement éthique) ?


En tous cas, j’en suis convaincue, et j’espère que vous le serez aussi : aux plus beaux jours, les plus belles valeurs !


Voici donc trois pistes pour rendre ce jour encore plus beau qu’il ne devait déjà l’être.


L’aspect social (« L’esclavage a été aboli ! »)


Dans la plupart des pays, oui, l’esclavage a été aboli. Mais, vous le savez bien ; en pratique, pas vraiment, ni partout.


Travail des enfants, salaires et horaires indécents, conditions de travail dangereuses ; il est plus simple aujourd’hui qu'auparavant de se renseigner sur les pratiques sociales des marques et de ne pas cautionner celles qui exploitent la misère humaine à tout va pour gonfler leurs profits.


Mais il est vrai aussi que le prix des articles de marques dites « éthiques » est largement supérieur à celui de la grande distribution…


Alors pour concilier budget, mode ET éthique sociale, je vous recommande l’occasion ; vous y trouverez soit un produit de marque éthique à moindre frais (bingo), soit un produit de marque conventionnelle, mais qu’au moins, vous n’aurez pas fait produire « spécialement pour vous » (diminuant ainsi le profit direct de la-dite marque).


Tournez-vous donc sans hésiter vers les friperies (réelles, comme « Frip your Mind » à Angers, ou virtuelles, comme Vinted) et les ressourceries (comme Emmaüs et ses semblables).


L’aspect sanitaire (« Testé scientifiquement »)


Vous avez remarqué comme l’adjectif : « sanitaire » semble autant associé dans l’actualité au mot : « norme » qu’au mot : « scandale » ? Loin de moi l’idée d’agiter des épouvantails complotistes, mais il faut bien reconnaître que le sentiment de confiance du client vis-à-vis des marques n’est pas au top, même avec les règles et autres tests dits « scientifiques » censés êtres des garanties pour le consommateur contre tout risque de cet ordre.


En dehors des labels « écologiques », il existe toutefois certains labels reconnus dans le domaine de l’éthique. Pensez par exemple aux labels équitables ou encore ceux, moins connus, d’innocuité toxique, comme le label allemand Öko-Tex ou « Oeko-Tex », en Français, qui est ainsi « le premier label visant à garantir les qualités humano-écologiques des textiles : exempt de produits toxiques pour le corps et pour l'environnement. »


Il faut toutefois rester vigilant et être conscient que ces labels ne disent rien sur des questions environnementales plus larges comme la consommation d’eau, la déforestation… ou la question animale.


L’aspect animal (« C’est le cycle de la vie »)


Le veganisme (refus de l’exploitation des animaux) est un courant qui rencontre actuellement un très fort engouement, et dont vous avez forcément entendu parler. Il repose notamment sur l’antispécisme, qui est le principe d’absence de hiérarchie entre les espèces vivantes (une vache ou une poule n’étant par exemple pas par nature « inférieurs » à un chien ou un chat, donc pas plus destinés à être mangés que ces derniers, et l’être humain n’étant pas non plus au sommet du règne animal).


La question du veganisme peut engendrer beaucoup de crispations : que vous soyez pro, anti, modéré ou « extrême », votre avis à ce sujet est certainement déjà fait, et ce n’est pas mon rôle de vous dire ce que vous devez en penser.


Si vous n’avez jamais envisagé de devenir seulement végétarien, ne serait-ce qu’un jour dans la semaine, ce n’est peut-être pas le jour de votre mariage qu’il faut vous lancer dans un menu vegan… encore que, si ce n’est pas vous qui cuisinez mais un traiteur dont vous pouvez tester les plats au préalable en dégustation – car beaucoup le proposent – vous pourriez avoir une excellente surprise !


Une solution intermédiaire pour contenter tout le monde : proposer un repas libanais ou indien ! Ces cultures font la part belle aux plats végétariens, avec une cuisine à la fois colorée, savoureuse et apte à rassasier de larges assemblées de convives.


Une petite astuce en passant, si vous craignez la réaction de vos proches et invités à l’idée de manger végétarien ou vegan : ne l’affichez tout simplement pas. Laissez-les être agréablement surpris… voire bluffés !


En tous cas, les produits animaux de bonne qualité sont souvent beaucoup plus chers que leurs équivalents standards. En les limitant, vous ferez donc quelques économies sur le poste du traiteur – qui est l’un des premiers lors des mariages !


Bilan


Eh oui, la consommation éthique, à première vue, peut sembler une démarche difficile (voire douloureuse) quand on ne s’est jamais posé la question de tout ce qu’implique notre manière de consommer…


L’éthique, en plus de se distinguer de la morale, n’a en effet rien à voir avec le politiquement correct ou le convenu. C’est en réalité très concret… Et aussi très complexe ! Surtout si on essaye de trouver un produit ou un service « parfaitement » éthique (avertissement : c’est peine perdue).


Là encore, je pense que l’important est de chercher à rester conscient, actif, curieux… Et finalement, comme diraient les communicants dont je me suis – gentiment – moquée en premier lieu… de « faire de son mieux » !


Envie d’être en accord avec vos valeurs, voire d’en découvrir d’autres au cours de la préparation et de l’organisation de votre événement ? Quorum peut vous soutenir et accompagner, ponctuellement ou en totalité !

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